Medjugorje (1981-...) : "Je vous prépare à des temps nouveaux"

Medjugorje (Bosnie-Herzégovine) est le lieu célèbre d’apparitions de la Vierge à six enfants depuis le 24 juin 1981. Depuis, la Vierge continue d’apparaître à date fixe à deux de ces voyants. Les lieux de ces mariophanies sont devenus un grand sanctuaire catholique. Mais l’opposition de deux évêques successifs (diocèse de Mostar), l’engagement des Franciscains - en conflit avec l’épiscopat - aux côtés des voyants et l’essor exceptionnel de l’endroit, ont provoqué quantité d’enquêtes et de contre-enquêtes, de prises de parole et de polémiques à tous les niveaux de la hiérarchie ecclésiale, ou presque. Il ne nous revient pas de commenter cette histoire dans le cadre de ce travail. Nous renvoyons ci-dessous à quelques travaux importants sur ce point.

En revanche, les voyants ont reçu des « secrets » et des messages annonçant :

  • - de graves événements appelés des « châtiments »,
  • - le malheur d’une humanité en train de se détruire elle-même par refus de Dieu,
  • - l’annonce d’un grand « signe » visible sur la colline des apparitions.

Position de l’Église :

Mgr Zanic, évêque de Mostar, publia en octobre 1984 une première décision négative contre les apparitions. L’année suivante, il présenta son jugement négatif au cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui lui demande alors de dissoudre la commission d’enquête diocésaine. Le cardinal transféra ensuite le dossier à la conférence épiscopale yougoslave. Parmi ces évêques, certains prirent la défense des apparitions. Le sanctuaire devenait un pèlerinage international. Les fruits spirituels étaient permanents. La Conférence épiscopale de Yougoslavie fit une déclaration officielle le 10 avril 1991, connue comme la « déclaration de Zadar » ; elle annonçait : « aucun caractère surnaturel » ; « sur la base des investigations effectuées jusqu’ici, on ne peut affirmer qu’il s’agisse d’apparitions ou de révélations surnaturelles. Néanmoins, le rassemblement massif des fidèles […] qui viennent à Medjugorje de partout dans le monde, requiert l’attention et la sollicitude pastorale [...] » Le document ajoute : les évêques donneront « des directives liturgiques et pastorales adéquates » et continueront de suivre l’évolution des faits. Le cardinal Kuharić, président de la Conférence épiscopale, a alors précisé : « Pour la surnaturalité des apparitions, nous avons déclaré que jusqu’à présent, nous ne pouvons l’affirmer, mais nous remettons cela à une étude ultérieure. L’Église n’est pas pressée. » Une commission ordonnée par Benoît XVI en 2010, présidée par le cardinal Camillo Ruini, s’est réunie 17 fois jusqu’au 17 janvier 2014. L’origine surnaturelle des « sept premières apparitions » (entre le 24 juin et le 3 juillet 1981) a recueillie la faveur de 13 des membres de cette commission qui, parallèlement, signalait le manque d’accompagnement spirituel des six voyants. La commission mettait de surcroît fin à l’interdiction publique des pèlerinages. Enfin, une majorité d’évêques ont voté pour la fondation d’une autorité dépendante du Saint-Siège à Medjugorje, et pour la transformation de la paroisse locale en sanctuaire pontifical. Le pape François a chargé Mgr Henryk Hoser d’une « mission spéciale » en matière pastorale. En revanche, à ce jour, rien n’a été décidé quant aux dix « secrets ».