Dans son discours sur les derniers temps dans les Evangiles (Matthieu ch. 24, Marc 13, Luc 21), Jésus répond au questionnement des disciples concernant son avènement et la fin du monde. Après avoir parlé des "douleurs de l'enfantement" (Mt 24,8), de guerres, catastrophes naturelles et persécutions, il dit que "cet Evangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier" (Mt 24,14) avant la fin. L'expansion de l'activité missionnaire au XIXe siècle (notamment en Afrique et en Océanie) était regardé par beaucoup, surtout dans le monde anglo-saxon protestant, comme un signe de la venue imminente - et triomphante du Royaume. Ce n'est qu'après la conflagration de la Première Guerre Mondiale que cette vision eschatologique fut profondément remise en question.
Sans nier l'importance du fait que la Bible soit déjà traduite dans presque toutes les langues du monde, il faudrait pourtant souligner que chez les mystiques catholiques (voir les sections sur la grande apostasie et la venue de l'Antichrist), la plus grande époque d'évangélisation n'arrive que lors du renouveau de l'Eglise qui suit sa grande purification. Nous trouvons notamment cette vision dès le début du XIXe siècle dans les écrits des Bienheureuses Elisabetta Canori Mora et Anne-Catherine Emmerich, qui prophétise la reconstruction et la "gloire crépusculaire" de l'Eglise. Au XXe siècle on peut observer cette dynamique même de purification et renouveau chez Marthe Robin et Maria Valtorta: plus récemment on la retrouve également dans la description de l'Eglise de demain du jeune Joseph Ratzinger (1969) et les affirmations de Jean-Paul II regardant un "printemps de l'Eglise". tout comme chez beaucoup de mystiques (Alicja Lenczewska, Vassula Rydén, Renato Baron, Gisella Cardia...)
"Comme il s’était assis au mont des Oliviers, les disciples s’approchèrent de lui à l’écart pour lui demander : "Dis-nous quand cela arrivera, et quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde." Jésus leur répondit : "Prenez garde que personne ne vous égare. Car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi le Christ” ; alors ils égareront bien des gens. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerre. Faites attention ! ne vous laissez pas effrayer, car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin. On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume ; il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. Or tout cela n’est que le commencement des douleurs de l’enfantement. Alors, vous serez livrés à la détresse, on vous tuera, vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom. Alors ce sera pour beaucoup une occasion de chute ; ils se livreront les uns les autres, se détesteront les uns les autres. Beaucoup de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens. À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. Et cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin." (Matthieu 24,3-14)