Maria Valtorta (1897-1961), mystique italienne, tertiaire des Servites de Marie, infirmière pendant la Première Guerre mondiale, est alitée à partir de 1934, suite à une violente agression. De 1943 à 1951, elle prend note des multiples visions et révélations privées que Jésus et Marie lui dictent, soit, au total, 15000 pages manuscrites sans presque de ratures. L’histoire éditoriale de ces écrits est assez complexe. En langue française, l’oeuvre est connue surtout sous le titre : L’Evangile tel qu’il m’a été révélé (édité en français, 10 volumes).
Les messages prophétiques sont courants chez Maria Valtorta. Un travail de fond serait nécessaire pour les recenser toutes. Par exemple, le 23 octobre 1947, elle entend que le pape proclamera bientôt un nouveau dogme marial (l’Assomption en 1950). Puis :
- « Pour cette seconde et ultime venue [du Christ] le Rédempteur n’aura plus comme précurseur […] Jean Baptiste, mais Marie […]. Elle traversera les cieux […] Rapide comme un archange, elle descendra seulement pour tracer un signe […] sur le front des fidèles sauvés. »
Parmi les nombreux thèmes prophétiques/apocalyptiques, retenons les suivants :
Position de l’Église : Pie XII a rencontré en privé le Père Migliorini, confesseur de Maria, en février 1948. Mais les écrits de Maria Valtorta ont été l’objet de sept condamnations par Rome depuis 1949, année où le Saint-Siège lui interdit de publier ses « révélations ». Malgré cet interdit, le Poème de Jésus et le Poème de l’Homme-Dieu voient le jour en 1956. Le 16 décembre 1959, son œuvre est mise à l’Index. Une nouvelle édition voit pour tant le jour peu après. Fin novembre 1961, Rome condamne une nouvelle fois ces textes. Le 31 janvier 1985, le cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, écrit au cardinal-archevêque de Gênes, Mgr Ciri, que la « difffusion » de l’oeuvre de Mariaz ne serait pas « opportune » car elle risquerait de semer le trouble parmi les fidèles les plus « naïfs ». En 1993, la même congrégation indique : les « visions » et les dictées » de Maria Valtorta « ne peuvent être considérées comme étant d’origine surnaturelle » ; elles sont pour Rome de « simples formes littéraires utilisées par l’auteur pour raconter la vie de Jésus à sa manière ». Parallèlement, la Conférence épiscopale italienne demande à l’éditeur de Maria de publier un démenti à l’intérieur de chaque volume.
Voir : R Laurentin et François-Michel Debroise, Dictionnaire des personnages de l’Evangile selon Maria Valtorta, Salvator, 2012 ; Id., La Vierge des derniers temps, Salvator, 2014.